GROUPE 2: C’EST FINI…. MAIS ÇA REPART.
Encadrer un groupe de jeunes c’est beaucoup de responsabilité mais aussi beaucoup de joie. Bilan de la fin d’un cycle cycliste.
Mercredi 16H45, Boulevard de Verdun. La dizaine de jeunes cyclos prennent le trottoir et rentrent au local pour enchainer avec une séance de VMA en course à pied. Ils ne le savent pas mais une petite histoire se termine. Elle a commencé pour la plupart il y a deux ans. C’est long deux ans à leur âge. Ce sont des boutons d’acné qui apparaissent puis disparaissent, des centimètres voire des dizaines de centimètres qui obligent à monter la selle presque chaque semaine, des petites histoires de coeur entraperçues. Et puis ce sont surtout des silences, des regards qui se transforment au fil du temps en paroles, en sourires, en confidences. En partage. Deux à trois heures par semaine ensemble dans l’effort, cela semble peu de chose mais finalement c’est beaucoup, beaucoup comme la transformation de M qui erre comme une âme en peine en queue de peloton, qui agace et qui, de mois en mois, gagne des places, prend le vent et finalement passe dans le groupe 1 motivé comme jamais. Le groupe 2, vous l’avez compris c’est le groupe intermédiaire, en âge et en force. On a quitté Charlotte et pour certain(e)s secrètement on a envie de rejoindre en cours de saison Valentin et ses cadors du groupe 1, voeu jamais exprimé mais deviné.
Deux ans, c’est la nostalgie qui affleure lorsqu’ils sautent le trottoir et pensent déjà à la course à pied qui les attend. A leur âge on ne regarde pas derrière. A notre âge, on se gave de souvenirs même frais. Alors on se souvient. On se souvient de la première sortie rue de Sygogne derrière L et M, causeuses infatigables et la stupéfaction de voir tourner devant nous, quatre baguettes interminables posées sur les pédales, réglées comme une horloge. On se souvient de K demandant l’autorisation d’enlever ses gants au sommet d’une côte. On se souvient de R tombant en pleine hipo à chaque sortie et disposant avec Thibault d’un fournisseur officiel de barres énergétiques. On se souvient de C et de J demandant souvent le nombre de cotes restantes. On se souvient de parents venant nous remercier d’avoir fait progresser M, le plus beau des cadeaux. On se souvient de la côte de Torcy à Longueville que l’on pense monter aisément en tête jusqu’à ce que M vous rejoigne avec un grand sourire et une facilité déconcertante vous demandant « ça va? » et de rougir d’une insolence naïve. On se souvient de positions à modifier, de développements à conseiller. Et on se souvient surtout d’une parole qui au fil du temps se délie, de sourires et de blagues parfois lourdes, comme le maillot de J, moqué des garçons.
Au fil des semaines le rendez-vous obligé des débuts devient un moment incontournable de la semaine, un plaisir de retrouvailles. On ne touche pas au mercredi après-midi. C’est réservé.
Certes il faut parfois hausser le ton, rarement, tant les jeunes sont respectueux des règles. Juste une petite leçon pour arrêter les pancartes, ce sprint que pratiquent les adultes bêtement et source d’accidents au club. Ou pour râler contre l’absence de matériel de réparation demandé chaque semaine et objet de mensonges éhontés. Ou constater que depuis trois semaines un tubuless qui fuit, arrosant et dissuadant ainsi tout suceur de roue, n’a pas été réparé.
Et puis il y a les grands, les « adultes », ceux dont on dit qu’ils encadrent et qui sont très utiles face aux tempêtes. Celui qui protège en hauteur, c’est Franck. Enseignant au lycée on ne peut se permettre de divulguer sur lui des anecdotes qui se propageraient immédiatement sur les réseaux sociaux. On écrira juste au grand désespoir de sa fille M, qu’il n’a pas les jambes les plus lisses et aérodynamiques du monde mais qu’il aime « s’amuser » comme il dit dans les côtes avec les plus motivés quand la forme printanière revient. Celui qui protège en largeur, c’est Thibault. Médecin, on devrait lui interdire par ordonnance de rouler les mains sur les prolongateurs. Thibault, le gastronome, Franck le scientifique, et Agathe, depuis qu’elle est de retour dans la région et qu’elle hurle devant un serpent sur la route, sont là depuis longtemps, depuis toujours. Certains mercredis quand le vent de noroît souffle, quand la pluie menace, on se dit que l’on va rester au chaud, attendre la semaine prochaine. Et puis vers 14 heures, on pense aux jeunes qui patientent dans le local, à leur volonté d’échapper aux écrans et aux jeux vidéo. On ne va pas les décevoir alors on met le cuissard, la veste, les gants et on part les retrouver et jamais, jamais à la fin de la sortie, on ne le regrette.
Nous les « anciens », certes tout le monde n’a pas le même degré d’ancienneté (ou de vieillesse), nous gardons ainsi le contact avec le système scolaire, les épreuves du brevet, « La guerre froide cela ne sert à rien », « la différence entre mégalopoles et métropoles », les oraux du Bac. On sait tout du permis de conduire. On sait tout ou presque car vous les jeunes gardez devant vous l’essentiel et vous avez raison. Au moins au fil du temps vous nous avez transmis un peu de votre volonté qui nous épate souvent, de votre joie de vivre, de vos difficultés aussi. Et de votre formidable gentillesse.
Merci à vous, Mathieu, Victor, Ronan, Kerian, Clara, Manon, Julie, Lilou, Gabin, Lily, Auriane, Lucas, Martin, Melyne et bonne route. Pour certains vous allez passer dans le groupe 1 avec les cadors, vous allez partir en fac avec les plus vieux, vous allez devenir adulte et monter votre selle de quelques centimètres encore. On vous souhaite bonne route. Vous êtes irremplaçables. Quoique. Quoique les entraineurs nous annoncent des cuvées futures ardues, des « filles et fils de » (nous avons les noms), des volontaires, des durs à cuire, de futur(e)s champion(ne)s (ou pas). Alors avec Franck, Thibault on se prépare à …. de beaux moments. Comme ceux que vous nous avez offerts.
A mercredi? Ah non. Dommage.
Eric Rubert.
Pour éviter les atteintes à la vie privée, les procès coûteux pour le club, nous avons volontairement rendu anonymes les noms des acteurs. Cependant nous tenons à votre disposition une version non édulcorée confidentielle. Sur demande uniquement.
STAGE ADULTE: QUE LA MONTAGNE EST BELLE!.
« Stage adulte montagne: La Giettaz» : que se cache derrière ces mots? Tentatives d’explications...
NOEMIE ET GILLOU: UN BEL EQUILIBRE.
Il y a Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, Donald et Daisy. Et Il y a maintenant Noémie et...
COURSE PARRAINEE: IL VAUT MIEUX ETRE (BIEN) INFORME!
Allô bonjour. Le club des Piranhas?Bonjour. Oui. Vous êtes bien aux Piranhas.Ma petite fille a...
BORDEAUX PARIS: « MÊME PAS FATIGUEE ».
On avait laissé Pauline Denorme à trois semaines de son défi de rallier à vélo Bordeaux à Paris...
PAULINE DENORME: TOUT N’EST QUESTION QUE D’ORGANISATION.
Pauline Denorme, maman de deux très jeunes enfants, ne peut vivre sans le sport. Aussi quand...
AQUATHON DE DIEPPE: UNE HISTOIRE DE BONNETS.
Décidément avec les organisations du club des Piranhas, il vaut mieux regarder en permanence...